Qu’à cela ne tienne ! Nous allons voir la cuisinière ensemble pour lui expliquer que Sylvestre déteste le riz et, compliante, la cuisinière lui propose de remplacer le riz, à chaque fois qu’il est au menu, par des pâtes, le plat préféré de Sylvestre étant le spaghetti à la bolognaise. Pendant plusieurs semaines, ravie, je constate que Sylvestre est satisfait des repas. Or, un jour, la même scène se reproduit et, au moment où l’échange est possible, Sylvestre finit par dire : « Encore du spaghetti bolognaise ! Toujours du spaghetti bolognaise ! » Je m’interroge : si, pour un sujet autiste, être le sujet d’une énonciation est difficile, la difficulté est-elle, ou pas, la même, dans l’ordre de la pensée ? Peut-il être le sujet de son énonciation en pensées ?
